Sous le charme des gaz de schistes

Une fois de plus, il semble qu'on marche sur la tête. Ou qu'on continue à foncer droit dans le mur. Les remous autour des gaz de schistes illustrent bien les options qui s'affrontent. Comme pour les agrocarburants, les OGM ou encore le nucléaire.

D'un côté, il y a le meilleur des mondes possibles que nous garantissent la Science et le Progrès. Toujours plus. Extraire les énergies fossiles coûte que coûte, stocker le CO2, dessaler l'eau de mer, forer de plus en plus profond, compter sur les générations futures pour gérer nos déchets, inventer des usines à gaz... Tout contrôler, en premier lieu la nature. Et se dire qu'en plus, ça blinde le Produit intérieur brut (PIB), ça crée de l'emploi, c'est bon pour la balance commerciale et l'indépendance énergétique de la France.

De l'autre côté, il y a notre petite planète bleue, finie. Celle que nous allons léguer à nos enfants. Une planète où l'on pourrait chercher le toujours mieux. Il ne s'agit pas de revenir à la bougie, mais de consommer moins. Préférer isoler sa maison pour réduire son empreinte écologique plutôt que flamber toujours plus de pétrole et d'énergie. Restaurer des zones humides et planter des arbres, réinventer une économie agricole économe, adaptée aux territoires, plutôt que partout les mêmes réponses techniques. Un objectif vers lequel tendre, progressivement, pas à pas, en se disant que c'est plus satisfaisant, plus gratifiant aussi. Certains prônent cette sobriété heureuse. Celle-ci n'a pas d'impact fort sur les chiffres sérieux, elle ne fait pas grimper les courbes. Quoi que...

+ de biodiversité, + de lien social, + de qualité, des emplois nouveaux, différents et pourquoi pas plus de bonheur ! D'autant que dans bien des cas, le choix le plus rationnel sur le plan économique n'est pas celui que l'on croit.

Alors, on tombe sous le charme des gaz de schistes ?

A lire à ce sujet le blog de Pascal Houplon :  "Vous avez aimé les mines de charbon, ses coups de grisou, ses terrils, ses fumées noirâtres... vous avez adoré le pétrole, son CO2 et ses marées noires. Vous vous êtes pâmés de bonheur à la vue d’un gisement de sable bitumineux. Aucun doute, vous tomberez sous le charme des gaz de schiste."

Que peuvent faire des élus ? En Ile de France, le conseil régional a demandé au préfet de région que toutes les informations sur les projets d'exploitation des gaz de schistes soient rendues publiques et que puisse être ouvert un débat public. Les élus soulignent en outre que ces projets seraient contraires aux objectifs de division par quatre des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 adoptés par la région dans le cadre de politiques co-élaborées avec les services de l'Etat. En Champagne-Ardenne, les élus Europe Ecologie Les Verts au Conseil régional sont à l'oeuvre pour que le conseil régional s'oppose à toute exploitation de ce type.

Dans le même ordre d'idées, 19 régions et deux départements font actuellement front contre les OGM ; des collectivités, comme le conseil régional de Champagne Ardenne, ont engagés des démarches auprès de leurs banques pour lutter contre les paradis fiscaux.

Décider autrement, c'est possible !